ah si nous avions ce genre de collection

En cherchant si le nouveau livre de Paul Halter était annoncé sur amazon (il n'y est pas encore) je suis allé voir la version us ou anglaise (à moins que ce soit la même, enfin celle dans la langue de Shakespeare) et je suis arrivé sur le site www.mylri.com et en voyant la tranche des couvertures ça fait saliver !
Ah si nous avions un éditeur un peu plus courageux que les autres ... refrain connu

Tout à fait d'accord. A noter que John Pugmire, fondateur de ce site et traducteur de Paul Halter en anglais nous a accordés une interview à lire ici:
https://paulhalter.forumpro.fr/t862-john-pugmire-fondateur-de-locked-room-international?highlight=john+pugmire

Est-ce réellement une question d'éditeur ? N'est-ce plutôt une question de lectorat ?

La plupart des éditeurs te le diront : les gens ne lisent plus; et pour cela grand lecteur, l'offre est pléthorique (et phagocytées par de grands groupes).

Je ne sais pas ! La mode a changé, on ne parle plus que de noir, parce que le roman noir, contrairement au "polar", ce n'est plus de la littérature de gare, ça fait chic ! Certes on nous dit qu'on lit moins, mais chaque mois il sort une cinquantaine de polars sinon plus (voir le site passionpolar qui signale les parutions en poche et grand-format) alors ... ?
Non, les éditeurs suivent la mode, il n'y a qu'à voir la politique du Masque, si demain le whodunit revient à la mode, tous y retourneront, ce qui est logique, les maisons d'édition doivent vivre ou survivre.
Mais je suis persuadé qu'il existe une petite (?) niche pour un éditeur un peu plus courageux, fou (?), pour ce genre de romans.
Regardez les téléfilms qui sortent régulièrement à la télé, et qui sont de bonnes audiences, ce n'est pas du noir, ce sont des enquêtes "traditionnelles", que ce soit Barnaby, les enquêtes de Vera, meurtres eu Paradis, la série meurtre dans nos belles régions de France, etc. Donc, à mon humble avis, il y a encore des lecteurs pour le policier "classique".
Enfin ... attendons ... on verra bien.
Je viens de relire l'article sur John Pugmire : http://www.lockedroominternational.com/about-lri-2/ où je lis :
The mainstream press didn’t, and still doesn’t, believe there was a market — despite average sales of 5,000 in France and 12,000 in Japan
Je me pose une question : un tirage de 5000 exemplaires est-ce assez pour un éditeur ?
Et une autre : à l'exception des auteurs style Michel Bussi, Franck Thilliez, Karine Giebel, Fred Vargas et quelques autres, quel est le tirage "moyen" pour un auteur "moyen" ? 5000 ? 10 000 ? plus ? moins ?
et la dernière : quel doit être le tirage pour un éditeur pour arriver à s'en sortir en comptant le prix à payer pour l'auteur (de l'ordre de 10% du prix de vente), l'imprimerie, la traduction, etc. etc. etc.

Le roman noir a bonne presse, mais il ne se vend pas ou beaucoup moins que les thrillers. Si malgré tout il domine largement les rayonnages de nos librairies, c'est parce que les maisons d'édition sont aux mains de gens qui ne jurent que par le noir, et dont le modèle est Rivages période Guérif. Comme à l'autre bout de la chaîne les critiques sont également des noireux convaincus (voir entre autres le Cercle Polar de Ferniot et Abescat) et que lesdits critiques sont également aux commandes des prix spécialisés le noir jouit donc d'une visibilité qu'il n'aurait pas autrement. Le pire étant que le concept devient de plus en plus large, au point d'inclure dorénavant des livres et des auteurs qui n'ont rien à voir avec la littérature criminelle. Le Grand Prix de Littérature Policière couronne ainsi des livres qui n'ont rien de policier et ignore les vrais livres importants dans le genre. Le Masque a ainsi publié l'an dernier Comptine mortelle de Anthony Horowitz, roman très original - mais pas "noir" - qui a fait le tour de tous les prix spécialisés outre-Manche et outre-Atlantique. Réaction de la critique française? Aucune. Pas la moindre notule. Il faut dire qu'ils étaient trop occupés à chanter les louanges de Marion Brunet et de Jake Hinkson.
Je ne désespère toutefois pas malgré les apparences, car les murs commencent de se fissurer. M.C. Beaton, sur laquelle je n'aurais personnellement pas parié un kopeck, vend désormais plus que Ellroy. Elle n'aura jamais le GPLP, mais si on consent à se rappeler que le polar est un genre populaire, alors c'est elle qui le représente et pas les auteurs de chez Rivages, Gallmeister ou la Série Noire. Il y a un public pour l'énigme classique, il faut juste un éditeur qui n'appartienne pas au sérail et qui sache lui dire m...e. Il faut également que les fans se fassent davantage entendre et au besoin fassent de l'entrisme (combien d'entre nous sont membres de 813?)
Vaste programme je sais. Mais cela peut donner des résultats. Tapez "British Library Crime Classics" dans Google et vous verrez...

xafred a écrit:Il faut également que les fans se fassent davantage entendre et au besoin fassent de l'entrisme (combien d'entre nous sont membres de 813?) Tapez "British Library Crime Classics" dans Google et vous verrez

Je suis chez 813 !!! où le noir règne et je suis un des rares à parler whodunit, mais c'est fatigant )
J'ai tapé Library crime classics ... oh my God ! dommage que mon anglais soit si faible !

comme le dit Xafred Il y a un public pour l'énigme classique, il faut juste un éditeur qui n'appartienne pas au sérail et qui sache lui dire m...e. Il faut également que les fans se fassent davantage entendre et au besoin fassent de l'entrisme
Mais pas que l'éditeur, je le répète, même si celui-ci a un excellent réseau de distribution-diffuseur, il faut que les fans se mobilisent. Tout est une question de réseau.
Quant à 813, j'ai été moins acharnée que René, mais je sais qu'il y avait des fans de MECC, peut-être se sont ils lassés...

Quant à British Library Crime Classics, ah oui, effectivement ! à des prix plus qu'abordables.