Le Gentleman des Antipodes

Dans la collection de DVD "Les inédits fantastiques" de l'INA, doit sortir en mai prochain un téléfilm de 1976 depuis longtemps introuvable, adaptation d'une histoire fantastico-policière de Pierre Véry, Le gentleman des antipodes. L'histoire a l'air d'une inquiétante étrangeté, comme en témoigne cet article: http://tropbath.canalblog.com/archives/2011/01/09/26106544.html
Je n'ai pas lu ce récit de Véry (qui n'a pas été inclus dans les volumes des Intégrales du Masque consacrés à cet auteur). J'aimerai donc avoir l'avis d'un éventuel lecteur (ou de quelqu'un qui aurait vu le téléfilm à l'époque).

Le lien ne fonctionne pas...

C'est bon, maintenant ça fonctionne. Il y a aussi un court article sur Tele70.com: http://www.tele70.com/article-le-gentleman-des-antipodes-39516830.html

Je viens de voir le DVD. Un téléfilm pour le moins singulier (ayant vu bon nombre d’œuvres de la collection Les inédits fantastiques, je peux affirmer que c'est l'une des plus bizarres).
Le réalisateur, Boramy Tioulong, est un cambodgien surtout connu pour un film, Boulevard des assassins. On le retrouve aussi au générique de quelques productions télé des années 70 (par exemple, j'ai noté qu'il fut l'assistant réalisateur de l'une des créations les plus notables de l'ORTF, HPW ou anatomie d'un faussaire, excellent téléfilm d'Alain Boudet).
Des meurtres sauvages ont lieu au Jardin des Plantes. L'enquêteur Prosper Lepicq (interprété par Gilles Segal) soupçonne des membres d'une secte vouée à la quête de la part animale dans les comportements humains d'être mêlés à l'affaire. L'histoire oscille entre énigme policière et fantastique, la réalisation loin d'être académique comprenant des passages oniriques montrant les visions cauchemardesques qui hantent le détective. L'étrangeté du récit se trouve accentuée par des décors gothiques et surtout par l'apparence des comédiens, chaque membre de la secte ayant une physionomie zoomorphe (évoquant le singe, le loup, l'aigle...) accentuée par la tenue vestimentaire et un habile maquillage (dans la distribution, j'ai reconnu en particulier Jean-Paul Zehnacker, acteur connu entre autres pour ses apparitions dans les deux séries de Marcel Cravenne scénarisées par Robert Scipion, La poupée sanglante et L'île aux trente cercueils). Le film est parfois déconcertant car son déroulement relève souvent plus du rêve éveillé que d'une enquête policière classique.
Au final, j'ai trouvé ce film expérimental assez mémorable, même si certains passages (particulièrement celui qui explique le titre du film) laissent pour le moins perplexe. Une curiosité dont l'audace tranche avec bon nombre de productions actuelles des chaînes françaises. Je suis à présent curieux de découvrir le roman original de Pierre Véry.