LA TOMBE INDIENNE
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Gregory
Franck
Inspecteur Hurst
RipperReed
8 participants
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LA TOMBE INDIENNE
Je viens de lire sur le site de Paul Halter que la Tombe Indienne est déjà disponible!!
Bonne nouvelle, ce n'était prévu que pour septembre à l'origine!!
A noter aussi une réédition de la Malédiction de Barberousse.
Allez. Je vais sur Amazon....
A bientôt pour le premier rapport de lecture...
RipperReed- Messages : 237
Date d'inscription : 31/01/2013
Re: LA TOMBE INDIENNE
Voilà, je viens de passer la commande. Arrivée prévue dans Trois jours.
A noter: les couvertures de la Tombe Indienne et de la Malédiction de Barberousse ont évolué. Il ne s'agit plus de photos vintage mais de dessins.
En les achetant, on peut feuilleter les premières pages. Je me suis retenu de commencer la lecture, mais j'ai vu que l'action de la Tombe...se situe en 1966. Twist avait donc 78 ans.
Pour ce qui concerne la réédition de la Malédiction..., à noter qu'elle est agrémentée d'une préface de Roland Lacourbe, dans laquelle il indique que le livre a été édité en Chine en 2012.
A noter: les couvertures de la Tombe Indienne et de la Malédiction de Barberousse ont évolué. Il ne s'agit plus de photos vintage mais de dessins.
En les achetant, on peut feuilleter les premières pages. Je me suis retenu de commencer la lecture, mais j'ai vu que l'action de la Tombe...se situe en 1966. Twist avait donc 78 ans.
Pour ce qui concerne la réédition de la Malédiction..., à noter qu'elle est agrémentée d'une préface de Roland Lacourbe, dans laquelle il indique que le livre a été édité en Chine en 2012.
RipperReed- Messages : 237
Date d'inscription : 31/01/2013
Re: LA TOMBE INDIENNE
J'avoue que je suis embêté avec ces rééditions. J'ai tous les romans de P. Halter dans leurs premières éditions, à l'exception des 15 premiers titres, réunis en 3 volumes dans l'Intégrale du Masque. Je suis très attaché à la collection jaune, mais c'est vrai que certains de ces titres sur Amazon ont de bien jolies couvertures... autant avec "La tombe indienne", je n'hésite pas, c'est une vraie nouveauté (comme pour "La balle..."). Mais je suis bien ennuyé avec les autres (ex: mon exemplaire de "La nuit du loup" n'est pas dans un état formidable, et la couv' de la nouvelle édition me plaît... ). Que c'est dur, la vie de fan...
Inspecteur Hurst- Messages : 325
Date d'inscription : 01/03/2008
Localisation : Centre de la France
Re: LA TOMBE INDIENNE
j'ai lu cinq chapitres de la Tombe Indienne. Je n'ai pas envie d'aller trop vite, il faudra sans doute attendre un an environ avant le prochain Halter...donc je le savoure...
On rentre sans problème dans l'histoire...P.H. utilise une référence à la BD pour enfants Sylvain et Sylvette pour lancer l'histoire. J'avais peur que cela fasse artificielle ou puéril, mais pas du tout. Un simple clin d'œil qui passe très bien.
Pour l'ambiance, pour le moment, je pense surtout au Testament de Sylas Lydecker. Il faudra que je vérifie, mais il y a dans le livre un bar qui s'appelle le "Dragon Rouge". Je crois qu'un bar du même nom se trouvait déjà dans le Testament...
On rentre sans problème dans l'histoire...P.H. utilise une référence à la BD pour enfants Sylvain et Sylvette pour lancer l'histoire. J'avais peur que cela fasse artificielle ou puéril, mais pas du tout. Un simple clin d'œil qui passe très bien.
Pour l'ambiance, pour le moment, je pense surtout au Testament de Sylas Lydecker. Il faudra que je vérifie, mais il y a dans le livre un bar qui s'appelle le "Dragon Rouge". Je crois qu'un bar du même nom se trouvait déjà dans le Testament...
RipperReed- Messages : 237
Date d'inscription : 31/01/2013
Re: LA TOMBE INDIENNE
Sachant que "Le testament de S. Lydecker" est loin d'être mon Halter préféré... "Dragon rouge", un clin d’œil à l'excellent roman de Thomas Harris ?
Inspecteur Hurst- Messages : 325
Date d'inscription : 01/03/2008
Localisation : Centre de la France
Re: LA TOMBE INDIENNE
Inspecteur Hurst a écrit: "Dragon rouge", un clin d’œil à l'excellent roman de Thomas Harris ?
Oui, je me suis aussi posé la question...
Vérification faite, il y a bien une enseigne en forme de Dragon Rouge sur la couverture du Testament de Sylas Lydecker.
RipperReed- Messages : 237
Date d'inscription : 31/01/2013
Re: LA TOMBE INDIENNE
Bonne nouvelle, ce nouveau Halter, mais question prix, ça ne vaut pas une édition en livre de poche !!
Est-il bon ?
Est-il bon ?
Franck- Messages : 95
Date d'inscription : 25/07/2008
Age : 55
Localisation : Troyes
Re: LA TOMBE INDIENNE
Il suffit que je m'absente quelques semaines pour qu'un nouveau PH soit publié en catimini... Bien sûr, je viens de le commander.
Gregory- Admin
- Messages : 688
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: LA TOMBE INDIENNE
Franck a écrit:Bonne nouvelle, ce nouveau Halter, mais question prix, ça ne vaut pas une édition en livre de poche !!
Je trouve le prix également un rien abusé.
Je pense attendre qu'il diminue un peu car je crains qu'il ne soit introuvable en seconde main
Re: LA TOMBE INDIENNE
Je viens de terminer le roman. Je l'ai trouvé pas mal mais assez décevant par rapport à ses récents ouvrages (du moins ceux à destination d'un lectorat adulte). Il y a bien une chambre close dans le dernier tiers du roman, mais la solution ne présente aucune originalité. L'affaire est somme toute assez simple et l'issue n'est pas très difficile à anticiper (moins de misdirection que d'habitude). Cependant, l'explication de la vision miraculeuse de la voyante est assez astucieuse, malgré le fait que l'on puisse trouver à redire concernant certains détails du procédé employé. L'originalité du roman est de suivre l'enquête de l'inspecteur Briggs qui résoudra en grande partie l'affaire, Twist n'intervenant que lors de l'épilogue pour résoudre la seule partie de l'énigme réellement intéressante (Hurst, bien que mentionné, est ici aux abonnés absents). La tombe indienne se lit sans déplaisir, l'auteur soignant comme à son habitude l'atmosphère mystérieuse du récit, mais m'a semblé être un opus mineur, loin de ses plus brillantes réussites.
Gregory- Admin
- Messages : 688
Date d'inscription : 01/09/2010
LA TOMBE INDIENNE
C’est vrai qu’il suffi d’avoir le dos tourné pour qu’on rate les bonnes nouvelles ! Le livre est arrivé illico après comande. Ou presque, trois jours seulement. J’en suis grosso modo au premier tiers. Pas encore de chambre close. Mais l’énigme de la voyante est géante, enfin si elle n’est pas dans la combine ! Pour le reste, ça se lit bien comme toujours, et très bonne ambiance, un poil macabre, et on verra au final…
Mikael- Messages : 12
Date d'inscription : 28/01/2013
Re: LA TOMBE INDIENNE
Je viens de finir la Tombe Indienne.
Un roman qui joue moins sur la complexité de l'intrigue que sur l'atmosphère, à l'instar d'autres livres de Paul Halter, comme les Lunes assassines ou les Fleurs de Satan.
L'identité de l'assassin ainsi que sa "découverte" me laissent perplexe...ces deux points laissent un sentiment d'inachevé...l'impression parfois que l'auteur n'a pas réussi à tirer tous les avantages d'un décor et d'une ambiance pourtant très bien installés.
Le "truc" de la voyante est excellent, digne de celui, par exemple, de l'alibi de la Corde d'argent. Il compense largement la faiblesse de la chambre close.
Donc, un bon Paul Halter, qui sait tirer parti d'une bonne et originale idée de départ mais qui peine à exploiter toute la complexité et la noirceur de ses personnages.
Un roman qui joue moins sur la complexité de l'intrigue que sur l'atmosphère, à l'instar d'autres livres de Paul Halter, comme les Lunes assassines ou les Fleurs de Satan.
L'identité de l'assassin ainsi que sa "découverte" me laissent perplexe...ces deux points laissent un sentiment d'inachevé...l'impression parfois que l'auteur n'a pas réussi à tirer tous les avantages d'un décor et d'une ambiance pourtant très bien installés.
Le "truc" de la voyante est excellent, digne de celui, par exemple, de l'alibi de la Corde d'argent. Il compense largement la faiblesse de la chambre close.
Donc, un bon Paul Halter, qui sait tirer parti d'une bonne et originale idée de départ mais qui peine à exploiter toute la complexité et la noirceur de ses personnages.
RipperReed- Messages : 237
Date d'inscription : 31/01/2013
LA TOMBE INDIENNE
Assez d’accord avec les autres commentaires. La chambre close et très moyenne, presque un détail dans cette sombre intrigue. Visiblement, l’accent a été mis sur l’énigme de la vision de la chinoise, et là, il faut dire que la solution est géante. Ca parait impossible, et pourtant il y a un truc ! Mais la grande force de récit est, à mon avis, l’histoire elle-même et l’atmosphère générale. Ca m’a fait penser à un bon vieux polar d’Agatha Christie, avec du Dixon Carr en plus ! En tous cas, un très bon moment de lecture. Et j’oubliais un léger doute à la fin du récit : et si c’était « elle » ?
Mikael- Messages : 12
Date d'inscription : 28/01/2013
LA TOMBE INDIENNE
Je partage l’avis général : une bonne histoire, une chambre close moyenne et un phénomène de voyance presque insoluble. Au vu des derniers Halter, j’ai le sentiment que l’auteur délaisse quelque peu nos chères MECC, et qu’il se dirige davantage vers d’autres formes de mystères. « Les larmes de Sybil » sont basées sur une phénomène de prédictions, « les lunes assassines » sur un tableau maléfique, « la chambre d’Horus » sur la magie égyptienne avec une enquête au pays des morts, « la corde d’argent » sur un dédoublement corporel, et « le voyageur du passé » sur un paradoxe temporel. C’est vrai qu’il y a toujours au moins une chambre close, mais elles sont moins fignolées que d’habitude. Cela dit, le plaisir de lecture reste d’un niveau égal, et cette « tombe indienne » ne fait pas exception, loin de là.
Larsan- Messages : 31
Date d'inscription : 02/01/2011
Re: LA TOMBE INDIENNE
Commandé hier soir.
Inspecteur Hurst- Messages : 325
Date d'inscription : 01/03/2008
Localisation : Centre de la France
Re: LA TOMBE INDIENNE
Reçu. La couv' est moins jolie en taille réelle. Mais bon, ce n'est pas ça qui fait la qualité du récit !
Inspecteur Hurst- Messages : 325
Date d'inscription : 01/03/2008
Localisation : Centre de la France
Re: LA TOMBE INDIENNE
Papa Noël l'a mis sous le sapin. Terminé hier. Je rejoins l'avis général. La solution de la C.C. est la plus classique qui soit, elle est presque anecdotique. Pour l'histoire de la voyante, sachant que ça ne peut pas être une véritable vision, j'avais pensé à une solution de ce genre, bien que je me sois largement planté sur ... mais impossible d'en dire plus pour ne pas dévoiler.
Mais ça reste un roman agréable à lire, plus proche d'un roman de "simple" roman d'énigme que d'une CC ou un CI.
C'est vrai que PH ne propose plus des CC comme à ses débuts, mais il doit être difficile de trouver de nouveaux "trucs" et de se renouveler au bout de ... combien déjà ? dans les 40 romans ...
Dans celui-ci plus de Hurst, Twist est bien âgé, et ne fait qu'une courte apparition dans l'épilogue, comme une sorte de "guest star" ! Un peu comme si c'était la fin d'un cycle ?
Mais ça reste un roman agréable à lire, plus proche d'un roman de "simple" roman d'énigme que d'une CC ou un CI.
C'est vrai que PH ne propose plus des CC comme à ses débuts, mais il doit être difficile de trouver de nouveaux "trucs" et de se renouveler au bout de ... combien déjà ? dans les 40 romans ...
Dans celui-ci plus de Hurst, Twist est bien âgé, et ne fait qu'une courte apparition dans l'épilogue, comme une sorte de "guest star" ! Un peu comme si c'était la fin d'un cycle ?
renato- Messages : 496
Date d'inscription : 11/10/2009
Re: LA TOMBE INDIENNE
Gregory a écrit:
Je viens de terminer le roman. Je l'ai trouvé pas mal mais assez décevant par rapport à ses récents ouvrages (du moins ceux à destination d'un lectorat adulte). Il y a bien une chambre close dans le dernier tiers du roman, mais la solution ne présente aucune originalité. L'affaire est somme toute assez simple et l'issue n'est pas très difficile à anticiper (moins de misdirection que d'habitude). Cependant, l'explication de la vision miraculeuse de la voyante est assez astucieuse, malgré le fait que l'on puisse trouver à redire concernant certains détails du procédé employé. L'originalité du roman est de suivre l'enquête de l'inspecteur Briggs qui résoudra en grande partie l'affaire, Twist n'intervenant que lors de l'épilogue pour résoudre la seule partie de l'énigme réellement intéressante (Hurst, bien que mentionné, est ici aux abonnés absents). La tombe indienne se lit sans déplaisir, l'auteur soignant comme à son habitude l'atmosphère mystérieuse du récit, mais m'a semblé être un opus mineur, loin de ses plus brillantes réussites.
J'adhère en grande partie à ton avis. Rien de bien neuf dans ce 41e ouvrage de l'auteur. Est-ce qu'on sent la fin de la série des Twist ? Vu l'année de l'action, la disparition de Hurst et la présence anecdotique du Docteur, on pourrait le penser. En tout cas, je n'ai pas retrouvé la magie des 15 premiers romans de l'auteur (et de quelques autres ensuite). Un opus dispensable et assez curieusement bien noté dans 1001 CC.
Inspecteur Hurst- Messages : 325
Date d'inscription : 01/03/2008
Localisation : Centre de la France
Re: LA TOMBE INDIENNE
http://hellrick.over-blog.com/2018/03/la-tombe-indienne-de-paul-halter.html
Le prolifique spécialiste alsacien du crime impossible s’intéresse cette fois à la voyance. Dans un bar chinois de Soho, le Dragon Rouge, un homme, William Riggs, consulte la voyante Ylang Li, laquelle entre en contact avec Lisette, la cousine de Riggs, disparue depuis des années. Disposant de peu d’indices, le jeune homme et sa petite amie se lancent cependant sur la piste de la fillette et aboutissent finalement à une star déchue du cinéma muet vivant en recluse en compagnie de ses enfants adoptifs.
Avec ce roman, Paul Halter semble signer la fin d’une époque, celle du roman d’énigme classique et de ses protagonistes distingués engoncés dans leurs bonnes manières. Nostalgique, voici apparemment l’état d’esprit du romancier qui situe l’intrigue au milieu des années ’60, en plein bouleversement culturel et social. Les jeunes filles prennent leur indépendance et mènent l’enquête : elles usent de leur charme (et de leur mini-jupe) en écoutant « Yesterday » (autre morceau nostalgique) ou les Rolling Stones. Ne pas avoir de références n’est plus, pour une domestique, un handicap infranchissable. Même Scotland Yard s’apprête à fermer boutique pour déménager dans de nouveaux locaux, dépourvus d’histoire mais plus fonctionnels. Et le couple vieillissant au cœur du récit se compose d’une ancienne gloire du cinéma muet, aujourd’hui totalement oubliée, et de son époux qui vit dans le passé en admirant les photos datées de sa femme. Bref, les temps changent…Même le docteur Twist, promis par la quatrième de couverture, n’apparait que brièvement. Aujourd’hui octogénaire, il surgit lors de l’épilogue afin d’expliquer le phénomène de voyance. L’inspecteur Hurst, fréquemment mentionné, n’apparait, lui, pas du tout.
L’Alsacien est-il arrivé au bout d’un cycle ? On peut le penser. Le récit s’éloigne d’ailleurs des conventions du roman d’énigme et la première partie tient davantage du thriller psychologique ou du suspense avec sa demoiselle qui essaye de découvrir la vérité sur une disparition vieille de plusieurs années. Si Paul Halter propose un « meurtre en chambre close » pour contenter ses admirateurs celui-ci se montre nettement moins complexe que ceux de ses précédentes œuvres. Le procédé employé est d’ailleurs rapidement (et classiquement) explicité, comme si Halter voulait faire comprendre à son lectorat que l’important n’était plus là. Une fois de plus l’ancien temps est révolu. L’identité du coupable suivt la même voie : pas de révélations fracassantes, pas de retournement inattendu (style « le moins suspect s’avère le véritable coupable ») et un nombre de suspect très restreints puisqu’ils sont six au départ. Un nombre que l’on peut réduire à deux ou trois avant que le nouvel enquêteur, Briggs, ne dévoile l’assassin en usant d’un procédé discutable. Halter laisse cependant planer le doute sur sa réelle culpabilité lors d’un épilogue semi-ouvert assez typique du romancier.
« Les limiers de la vieille école n’était hélas plus là. Il était le dernier survivant. La vie avait changé, tout comme les gens. Pour lui c’était un signe des temps, le monde qu’il avait connu était en train de disparaitre, inéluctablement. L’affaire qui l’occupait était sans doute la dernière. »
Voici donc un roman original, certes pas aussi époustouflant que les plus grandes réussites de l’auteur (LA SEPTIME HYPOTHESE, LE CERCLE INVISIBLE, LA MORT VOUS INVITE ou LE VOYAGEUR DU PASSE), mais néanmoins réussi et prenant : le climat de suspicion teinté de macabre (enfants emmurés vivants, prédictions sinistres, etc.) fonctionne et l’explication du phénomène de voyance se montre superbement imaginé. L’énigme principale, pour sa part, reste efficace en dépit de son classicisme et d’une résolution un brin décevante. Pas un chef d’œuvre mais assurément un bon cru et le souci de l’écrivain de renouveler habilement ses thèmes de prédilections doit être souligné. Très plaisant.
Le prolifique spécialiste alsacien du crime impossible s’intéresse cette fois à la voyance. Dans un bar chinois de Soho, le Dragon Rouge, un homme, William Riggs, consulte la voyante Ylang Li, laquelle entre en contact avec Lisette, la cousine de Riggs, disparue depuis des années. Disposant de peu d’indices, le jeune homme et sa petite amie se lancent cependant sur la piste de la fillette et aboutissent finalement à une star déchue du cinéma muet vivant en recluse en compagnie de ses enfants adoptifs.
Avec ce roman, Paul Halter semble signer la fin d’une époque, celle du roman d’énigme classique et de ses protagonistes distingués engoncés dans leurs bonnes manières. Nostalgique, voici apparemment l’état d’esprit du romancier qui situe l’intrigue au milieu des années ’60, en plein bouleversement culturel et social. Les jeunes filles prennent leur indépendance et mènent l’enquête : elles usent de leur charme (et de leur mini-jupe) en écoutant « Yesterday » (autre morceau nostalgique) ou les Rolling Stones. Ne pas avoir de références n’est plus, pour une domestique, un handicap infranchissable. Même Scotland Yard s’apprête à fermer boutique pour déménager dans de nouveaux locaux, dépourvus d’histoire mais plus fonctionnels. Et le couple vieillissant au cœur du récit se compose d’une ancienne gloire du cinéma muet, aujourd’hui totalement oubliée, et de son époux qui vit dans le passé en admirant les photos datées de sa femme. Bref, les temps changent…Même le docteur Twist, promis par la quatrième de couverture, n’apparait que brièvement. Aujourd’hui octogénaire, il surgit lors de l’épilogue afin d’expliquer le phénomène de voyance. L’inspecteur Hurst, fréquemment mentionné, n’apparait, lui, pas du tout.
L’Alsacien est-il arrivé au bout d’un cycle ? On peut le penser. Le récit s’éloigne d’ailleurs des conventions du roman d’énigme et la première partie tient davantage du thriller psychologique ou du suspense avec sa demoiselle qui essaye de découvrir la vérité sur une disparition vieille de plusieurs années. Si Paul Halter propose un « meurtre en chambre close » pour contenter ses admirateurs celui-ci se montre nettement moins complexe que ceux de ses précédentes œuvres. Le procédé employé est d’ailleurs rapidement (et classiquement) explicité, comme si Halter voulait faire comprendre à son lectorat que l’important n’était plus là. Une fois de plus l’ancien temps est révolu. L’identité du coupable suivt la même voie : pas de révélations fracassantes, pas de retournement inattendu (style « le moins suspect s’avère le véritable coupable ») et un nombre de suspect très restreints puisqu’ils sont six au départ. Un nombre que l’on peut réduire à deux ou trois avant que le nouvel enquêteur, Briggs, ne dévoile l’assassin en usant d’un procédé discutable. Halter laisse cependant planer le doute sur sa réelle culpabilité lors d’un épilogue semi-ouvert assez typique du romancier.
« Les limiers de la vieille école n’était hélas plus là. Il était le dernier survivant. La vie avait changé, tout comme les gens. Pour lui c’était un signe des temps, le monde qu’il avait connu était en train de disparaitre, inéluctablement. L’affaire qui l’occupait était sans doute la dernière. »
Voici donc un roman original, certes pas aussi époustouflant que les plus grandes réussites de l’auteur (LA SEPTIME HYPOTHESE, LE CERCLE INVISIBLE, LA MORT VOUS INVITE ou LE VOYAGEUR DU PASSE), mais néanmoins réussi et prenant : le climat de suspicion teinté de macabre (enfants emmurés vivants, prédictions sinistres, etc.) fonctionne et l’explication du phénomène de voyance se montre superbement imaginé. L’énigme principale, pour sa part, reste efficace en dépit de son classicisme et d’une résolution un brin décevante. Pas un chef d’œuvre mais assurément un bon cru et le souci de l’écrivain de renouveler habilement ses thèmes de prédilections doit être souligné. Très plaisant.
Re: LA TOMBE INDIENNE
Pas mal de clins d'oeil cinématographiques dans cet ouvrage, qui nous montre les centres d'intérêts de Paul Halter.
L'actrice-héroïne qui se nomme Doreen Day s'inspire de Doris Day plus par son patronyme que par ses éléments biographiques.
Les personnages regardent un film se nommant La Tombe indienne, donnant son titre au roman. Et son réalisateur est Fritz Langström.
L'auteur est certainement un admirateur de Fritz Lang et de son Tombeau Hindou, puisque quelques années auparavant, son Tigre Borgne était déjà très largement inspiré du Tigre du Bengale du même réalisateur.
La scène de la danse de l'héroïne avec le serpent, très suggestive, se trouve également dans le film, de même que, détail amusant, p.98,l'évocation de ce serpent qui tisse sa toile à l'entrée d'un tunnel, laissant croire aux poursuivants de l'héroïne que personne n'était passé par là: l'inspiration du MCC de la Toile de Pénélope ne semble pas loin!
L'actrice-héroïne qui se nomme Doreen Day s'inspire de Doris Day plus par son patronyme que par ses éléments biographiques.
Les personnages regardent un film se nommant La Tombe indienne, donnant son titre au roman. Et son réalisateur est Fritz Langström.
L'auteur est certainement un admirateur de Fritz Lang et de son Tombeau Hindou, puisque quelques années auparavant, son Tigre Borgne était déjà très largement inspiré du Tigre du Bengale du même réalisateur.
La scène de la danse de l'héroïne avec le serpent, très suggestive, se trouve également dans le film, de même que, détail amusant, p.98,l'évocation de ce serpent qui tisse sa toile à l'entrée d'un tunnel, laissant croire aux poursuivants de l'héroïne que personne n'était passé par là: l'inspiration du MCC de la Toile de Pénélope ne semble pas loin!
RipperReed- Messages : 237
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