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Mortelle symphonie

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Mortelle symphonie Empty Mortelle symphonie

Message  hellrick Ven 13 Jan 2012 - 13:43

Voilà, pour être complet et l'anecdote un petit giallo qui comprends des meurtres en chambre close maquillés en suicide...je donne la solution en spoiler, ça risque de décevoir les amateurs mais bon moi je suis fan de giallo et j'avais envie de le signaler donc c'est un bon prétexte... si vous l'êtes aussi, fan de giallo donc, j'en ai chroniqué des dizaines sur mon site: Bis Art Cinema


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Production méconnue et oubliée, MORTELLE SYMPHONIE se situe à la croisée du thriller « pop » et du giallo, l’intrigue prenant place dans un swingin’ London ensanglanté par une vague de suicides mystérieux qui cachent, peut-être, des crimes habilement maquillés.

Deux suicides par défenestration secouent Londres en cette fin des années ’60. La première victime est un prof de musique vieillissant, la seconde, Katherine, une jeune étudiante. Le meurtre semble impossible, toutes deux ayant commis l’irréparable dans une chambre fermée de l’intérieur mais, pourtant, le marin Richard, frère de la défunte, ne croit pas à la théorie officielle. Il débute son enquête en compagnie de la meilleure amie de sa sœur, Helen, et remonte une piste menant tout droit à une discothèque branchée fréquentée par un type surnommé le Roumain. Ce-dernier, ex-amant de Katherine, règne sur le monde interlope des drogués et des hippies et entretien une liaison avec la très dévergondée Fanny. Richard soupçonne rapidement le Roumain d’être impliqué dans cette affaire mais un autre personnage haut en couleur, le Mage, agit également dans l’ombre. La partition d’une symphonie mortelle, intitulée « les trompettes de l’apocalypse », volée au vieux professeur de musique, pourrait être le mobile de ses étranges meurtres maquillés en suicide…

Opportunément retitré en Italie « I caldi amori di una monorenne » (soit, en gros, les « amours brulantes d’une mineure » [sic !]), cette MORTELLE SYMPHONIE ne distille, pourtant, guère d’érotisme et ne propose pas la moindre nudité au spectateur. Frustrant pour les amateurs de giallo, lesquels ne pourront guère se consoler au niveau du gore puisque le film préfère le hors-champ et bannit, par conséquent, toute violence graphique. Cependant, MORTELLE SYMPHONIE choqua à sa sortie par le comportement de Romina Power (avant ses succès avec son mari Al Bano), laquelle incarne une lolita perverse et droguée n’hésitant pas à user de ses charmes juvéniles pour manipuler son entourage. L’adolescente, alors âgée de 17 ans, tire la couverture à elle, éclipse sans peine le reste de la distribution (un peu fade mais correcte) et se retrouve en tête de générique dans un rôle pourtant très secondaire.

Réalisé par Julio Buchs, un petit spécialiste du western prématurément décédé d’une crise cardiaque à 46 ans, MORTELLE SYMPHONIE conjugue donc une ambiance très psychédélique, aujourd’hui fort datée, et quelques conventions du giallo, encore embryonnaire. Une silhouette aux gants de cuir noir aperçue de manière menaçante, une énigme tortueuse, quelques fausses-pistes, plusieurs meurtres bizarres et, au final, un amusant mais prévisible détour vers le fantastique. La solution des crimes impossibles, peut-être originale à l’époque, parait sans doute fort classique à présent mais reste plaisante et relativement bien amenée. Le message sous-jacent, quoique fort visible, associe mort, sexualité débridée, drogue et musique « de jeunes »,…Ce discours s’avère, pour sa part, plutôt drôle même s’il est difficile de déterminer si le cinéaste se veut ironique ou moralisateur.
L’enquête policière, elle, avance gentiment et recourt souvent à des indices arrivant bien à propos ou au hasard, sans beaucoup de déduction. Comme dans la plupart des giallos, les flics officiels se trouvent complètement dépassés par la situation et finissent par se jeter sur le premier suspect possible, à savoir le héros. Ce-dernier devra donc découvrir la vérité afin de se disculper, pris entre deux feux allumés d’une part par la police et d’autre part par l’assassin. Une situation classique du thriller, tout droit hérité des classiques d’Hitchcock et souvent revisité, avec plus ou moins de bonheur, par le giallo.

Complètement estampillé « sixties », que ce soit par l’intrigue, la musique ou l’esthétique, MORTELLE SYMPHONIE doit à cet ancrage temporel particulier l’essentiel de son intérêt. Des demoiselles adeptes de l’amour libre aux boîtes de nuits branchées où l’on se déhanche façon jerk sur du rock psychédélique en passant par ces sectes saugrenues menées par des mages consommateurs de drogues hallucinogènes, le long-métrage de Buchs est typique de son temps et, par la même, divertissant. Le reste est plus anecdotique mais néanmoins distrayant pour les inconditionnels du giallo et comporte quelques passages réussis comme ce mendiant jouant de l’orgue de barbarie et utilisé à son insu par le rusé meurtrier.

Dans l’ensemble MORTELLE SYMPHONIE n’a rien d’un classique oublié du giallo mais, vu après d’innombrables enquêtes mollassonnes faussement sulfureuses ou de piètres et prévisibles machinations, il garde un charme évident et rafraichissant. Etant donné sa courte durée, son rythme acceptable et ses rebondissements agréables, MORTELLE SYMPHONE se regarde donc distraitement mais sans déplaisir.



Spoiler:

Pour les curieux le film se trouve sur le blog du fanzine médusa en vhsrip pas top mais regardable
Wink

hellrick

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Mortelle symphonie Empty Re: Mortelle symphonie

Message  Mister Y Ven 20 Jan 2012 - 10:53

Ne sachant pas ce qu'était un giallo, je suis allé faire un tour sur le site du fanzine. On va dire que je cerne un peu mieux le genre... Pas vraiment ma tasse de thé (chacun son truc après tout), mais j'ai quand même regardé le film (et ce, juste avant la fin du monde Wink). Le modus operandi m'a vaguement rappelé Le fauteuil hanté de Gaston Leroux.
Globalement le film se laisse voir même s'il ne remportera pas un prix pour le jeu des acteurs (et encore moins celui du doublage). Restent quelques plans de Londres assez sympas ici et là. A noter également un moment assez amusant vers la 46ème minute où deux personnages en grande conversation ne se rendent pas compte qu'ils se téléportent pendant leur discussion : cette dernière débute en plein Hyde Park, se poursuit juste derrière le Royal Albert Hall (à plusieurs centaines de mètres de là), pour enfin s'achever devant la tour de Londres (comptez plusieurs kilomètres et au moins deux heures de route à pied). Bizarre, d'autant que c'est purement gratuit. Je ne sais pas ce qui a pu passer par la tête du réalisateur.
Le fanzine listait juste un autre film potentiellement intéressant intitulé L'assassin fantôme. J'avais espéré un crime impossible mais il s'agit d'autre chose : un homme est victime d'une machination menée par sa femme et son amant (par ailleurs frère jumeau de la victime). Ayant été déshérités, ils cherchent à le rendre fou en lui faisant croire qu'il a tué un maître chanteur. Pour ce faire, ils implantent de faux souvenirs à leur victime en tirant parti de son épilepsie pour gommer la frontière entre réalité et suggestion. Original et pas entièrement inintéressant, même si la chute est assez prévisible

Mister Y

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