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La femme coupée en trois

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Message  RipperReed Mar 9 Juil 2013 - 20:53

La femme coupée en trois

Avertissement pour les lecteurs :
La femme coupée en trois met en scène Will Ferell, inspecteur à Scotland Yard de 1979 à 2012. L’inspecteur Ferell a été confronté durant sa carrière à douze cas de crimes impossibles. Les journaux de l’époque le surnommaient l’ « Einstein du meurtre en chambre close ». Sa réputation était si bien établie qu’à chaque fois qu’en mystère de ce type survenait en Grande-Bretagne, l’enquêteur désigné était automatiquement Ferell.
Ces douze affaires ont été racontées dans des livres, par l’écrivain à succès Morgan Free. Trois de ces histoires ont été publiées en France, aux éditions de la Pipauterie.
L’histoire que vous allez lire est la dernière traitée par l’inspecteur Ferell, dans les ultimes semaines de sa brillante carrière. Elle a fait l’objet d’une simple narration sous forme de nouvelle, parue dans le Times en octobre 2012.
Ceci est sa première traduction française.
A noter que pour cette dernière enquête, Ferell travaille en collaboration avec un jeune adjoint, le sergent Bill Paxton. Le cursus de Paxton est relativement atypique. Rouquin au visage avenant, Paxton s’est d’abord lancé dans une carrière d’acteur en demi-teinte. C’est une participation dans une série policière de la BBC qui l’a convaincu de passer les examens lui ayant permis de faire son entrée à Scotland Yard.                

Partie une : les jambes.
11h34
Les lumières bleues des gyrophares zébraient les verres miroirs du bâtiment.
Niché au fond d’une impasse bourgeoise, le musée Brunson avait fait les choux gras de la presse au moment de son inauguration. L’excentrique milliardaire anglais avait fait ériger un véritable temple futuriste à sa gloire, dans le but d’exposer sa gigantesque collection d’œuvres d’art contemporain.
Le bâtiment ressemblait à un immense igloo tapissé de verre bleuté, niché entre les sages résidences victoriennes.
La directrice du musée, Anna Coll, accueillit en personne l’inspecteur Ferell et son adjoint à leur arrivée.
-Mr Ferell ! Soulagée que l’affaire atterrisse entre vos mains, s’exclama-t-elle.
-Entre mes mains…répéta Ferell. C’est le cas de le dire.
Coll n’apprécia que modérément la remarque pince sans rire. Son visage grave se figea un peu plus. Un chignon sévère et un costume cintré accentuaient son côté « femme fatale ». Typiquement le genre de beauté qu’aimait son patron milliardaire. La rumeur publique leur prêtait d’ailleurs une liaison.
Ils se dirigèrent sans tarder à l’intérieur du musée. Ferell, qui ne l’avait jamais visité, en profita pour lorgner la collection. Les pièces étaient blanches et lumineuses. L’exposition alternait le génial et le grotesque, selon lui. Un corps de cheval en cire émergeant d’un mur. Une série de chalets suisses multicolores réalisés par un artiste chinois. Des monochromes de Soulage. Des gisants en marbre, des bouées pour enfant entassées…
La directrice de l’établissement les guida jusqu’à une pièce plus petite. Elle ne comprenait aucune fenêtre et semblait moins mise en valeur que les autres. Elle n’avait qu’une seule ouverture, il fallait donc revenir sur ses pas pour continuer la visite après y être passé.
Des agents de la police judiciaire s’y affairaient déjà.
-Voilà, se contenta de lâcher la directrice.
Elles étaient là, trônant au centre de la pièce. C’était relativement impressionnant.
-Je comprends mieux, lâcha le sergent Paxton. Des visiteurs ont dû la prendre pour une des œuvres de la collection.
L’image était à la fois tragique et poétique : posées sur une chaise, deux jambes de femmes, nues. On les avait amputées juste au- dessus du genou. Elles n’avaient pas de chaussure. Elles étaient disposées sur la chaise de manière à ce que l’on croit que la femme invisible était assise sur la chaise, avec seulement le bas de ses jambes visibles ! Au milieu de ce musée, cela conférait une impression surréaliste.
-Oui effectivement, confirma Ferell. Moi aussi je me serais fait avoir !
La directrice opina :
-Une dizaine de visiteurs sont sans doute passés devant sans se rendre compte de rien. En fait, c’est un des agents de la sécurité qui a remarqué cela à 10h00 et qui a donné l’alerte. On vous a appelés et on a fait fermer le musée.
-Depuis quand le musée était ouvert ?
-Depuis une heure. On ouvre à neuf heure pile.
-Beaucoup d’affluence ?
-Non, c’est l’heure la plus calme de la journée. On a eu vingt-trois visiteurs avant la fermeture forcée.
Ferell leva le nez en l’air :
-Je suppose que le musée doit être truffé de caméras ?
-Oui. Mais pas dans cette salle. Elle est assez mineure dans l’exposition. Il n’y a que quelques dessins qui sont accrochés ici. Donc pas de caméras. Pas de surveillant installé ici en permanence. Et peu de visiteurs qui y passent.
Ferrel hocha la tête.
-Donc vous voulez dire que celui qui a fait cette installation morbide a eu du temps devant lui.
-Oui, fit la directrice. Il a très bien pu avec un peu de chance disposer de trois à quatre minutes sans être dérangé.
Le sergent Paxton se gratta le front.
-Trois à quatre minutes, c’est largement suffisant, constata-t-il. Je suppose que la chaise était déjà dans la pièce ?
-Oui. C’est une des chaises réservée aux surveillants de salle.
-Donc celui qui a réalisé ça pose la chaise au centre de la pièce et dispose les jambes de cette façon, en les faisant tenir en équilibre. Un jeu d’enfant.
La directrice grogna :
-Mais comment ? s’énerva-t-elle. Comment le cinglé qui a fait ça s’y est pris pour faire entrer ces jambes dans le musée et pour se promener jusqu’ici sans que personne ne remarque rien. Il a agi entre neuf heures et dix heures. A l’ouverture du musée les jambes n’étaient pas là, évidemment.
-C’est peut-être un des agents du musée ?
-Non, s’énerva la directrice. Ils sont hors de soupçon.
-Peut-être que notre homme avait planqué les jambes ici la veille. Je ne sais pas où. Et qu’il les a sorties en arrivant ce matin.
-Mais où ? Il n’y a aucune cachette possible. Et nos équipes inspectent tout le soir en partant et le matin en arrivant.
Ferell secoua sa grande carcasse :
-Et si un des visiteurs les avaient cachées sur lui ? proposa-t-il.
-C’est grotesque, hurla la directrice. Nous y avons pensé. Mais c’est impossible. Les visiteurs sont obligés de laisser leur sac à l’entrée. Et les deux jambes sont beaucoup trop volumineuses pour qu’un visiteur les ait cachées sur lui -sous son pull par exemple-  sans que ça n’attire l’attention d’un des gardiens. De toute façon, mon équipe mettra à votre disposition les images des caméras de surveillance. Vous constaterez par vous-même que c’est impossible.
Elle secoua la tête :
-Non ! C’est impossible, répéta-t-elle. Je ne comprends pas comment ces jambes ont fait pour atterrir ici. Ca tient du tour de passe-passe.
Soudain, le cellulaire du sergent Paxton vibra.
-Oui, fit-il en décrochant.
Il s’écoula quelques secondes pendant lesquelles le visage du sergent devint livide.
Il fixa son patron droit dans les yeux.
-Chef ! Je crois qu’on va pouvoir jouer au puzzle. On vient de découvrir un corps au musée Lieber. Mais juste le tronc. Sans la tête. Et sans les jambes…

A suivre…dans quelques jours, la deuxième partie : le tronc… en exclusivité française sur le Forum Paul Halter.

RipperReed

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Message  RipperReed Jeu 11 Juil 2013 - 19:40

Partie deux : le tronc

-Lieber. Ce n’est pas un musée, rectifia Ferell. C’est un zoo.
-Un zoo ? s’étonna le sergent Paxton.
-Oui. Un ancien zoo en fait. J’ai lu qu’il a été fermé, il y a quelques semaines. Les bêtes ont été transférées dans un autre zoo de la banlieue de Londres.
Le miaulement de la sirène de la Ford de fonction cessa subitement. Le véhicule stoppa devant un ensemble homogène et vétuste de bâtiments en briques rouge.
-On est arrivé, constata Paxton.
L’entrée, malgré la rouille qui mangeait les ferronneries, gardait une parfaite élégance, avec son style Art Déco.
Cette fois-ci, c’était un agent de maintenance qui se chargea d’accueillir les deux policiers.
-Bobby Brown, se présenta-t-il.
Barbe broussailleuse. Physique bedonnant sanglé dans un costume de travail vert bouteille. Moins sexy que l’accueil du musée, songea Ferell.
-Vos collègues sont déjà là, déclara Brown. Je vais vous conduire.
-C’est vous qui avez découvert…le cadavre, s’enquit Paxton.
-Oui. A 10h45. C’est le corps d’une femme. Il…enfin ce qu’il en restait…était déposé dans une cage abandonné, à l’intérieur de ce bâtiment. C’était une cage qui servait aux soigneurs, pour les bêtes malades, quand le zoo fonctionnait encore.
-Comment l’assassin a pu pénétrer ici ?
Brown haussa les épaules.
-Rien de plus facile. Les serrures sont pourries. Il n’y a aucun système de sécurité. Et le soir, il n’y a qu’un seul gardien, pour tous les bâtiments. A mon avis, le cadavre a été déposé ici cette nuit. C’était le plus simple et le plus sûr. Et le sang tout atour était déjà séché quand on est arrivé.
Ils entrèrent dans une vaste pièce qui résonnait. Une odeur âcre de vieille urine saturait l’atmosphère. La police judiciaire s’activait dans une immense cage. Trois des côtés étaient formés par un grillage un fer galvanisé, montant jusqu’au plafond. Le quatrième était constitué par le mur en briques.
Le cadavre gisait près de ce mur justement, dans le fond de la cage.
Un tronc de femme, aux seins mafflus. Décapité. Et aux jambes sectionnées juste un peu au-dessus du genou. Il reposait au milieu de traces de sang séché.
-Donc l’assassin n’a pas eu beaucoup de mal à transporter la femme jusqu’ici, résuma Paxton. Etant donné la sécurité défaillante. Il la pause dans le fond de la cage. Elle doit être encore vivante, au vu des traces de sang. Et il commence sa sinistre besogne. Il la décapite et l’ampute de ses deux jambes. Il part et à tout le temps pour se retrouver à l’ouverture du musée pour y déposer les jambes…
Brown secoua la tête :
-Il y a juste un petit souci.
-Quoi encore ? s’agaça Paxton.
-La cage. Elle était fermée. C’est la première chose qu’on a constaté, avec mon collègue.
Les deux enquêteurs blêmirent simultanément.
-Il avait peut-être la clé de la porte.
-Ca ne lui aurait servi à rien. Voyez-vous, la porte de la cage possède plusieurs systèmes de fermeture. Or nous avons vérifié. Cette nuit, la porte a été verrouillée grâce au digicode qui est situé à l’intérieur de la cage. Nous sommes formel.
-Un digicode ?
-Oui. C’était un système de sécurité pour les soigneurs. Il y a un digicode à l’intérieur de la cage, sur le côté d’un petit renfoncement dans le mur du fond. Un digicode qui est recouvert par un boitier en plastique fermé par une petite clé. La clé était sur le boitier et le code est inscrit au-dessus du digicode. Donc pour fermer la porte, on a actionné la clé pour ouvrir le boîtier, on a tapé les cinq chiffres du code, on a repoussé le boitier, et on a fermé le boitier avec la clé. Sauf que pour faire tout ça, l’assassin devait obligatoirement se trouver à l’intérieur de la cage ! Hors quand nous sommes arrivés ce matin, il n’y avait que le cadavre.
Paxton secoua la tête.
-Objection. L’assassin a très bien pu opérer de l’extérieur. Avec une pince télescopique par exemple, qu’il a passé par le grillage.
Brown rigola.
-C’est ça. Faut déjà être spécialement doué pour réaliser une opération de la sorte. Mais c’est malheureusement totalement impossible dans ce cas-là. Le digicode est encastré dans le mur gauche du renfoncement. L’angle rend totalement impossible une telle manœuvre. On n’aperçoit même pas le boitier de l’extérieur de la cage…
-Et je suppose qu’on n’a pas retrouvé d’ouverture factice cisaillée dans le grillage, demanda Ferell.
-Non. Comme vous pouvez le voir, le grillage forme des carrés de vingt centimètres sur vingt centimètres. C’est suffisant pour passer une tête ou une jambe. Mais certainement pas un corps en entier. Vraiment, je ne comprends pas comment l’assassin a fait pour sortir de cette cage !!!
Ferell et Paxton se gardèrent bien de lui parler du mystère du musée, afin de ne pas en rajouter à sa perplexité.


Dans quelques jours la suite, troisième partie: la tête...

RipperReed

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Message  RipperReed Dim 14 Juil 2013 - 8:52

Troisième partie : la tête.

Le lendemain, 10h30 :

Le sergent Bill Paxton pénétra en trombe dans le bureau de son patron, un sourire satisfait accroché sur les lèvres :
-Bonne nouvelle inspecteur. Les premiers résultats de la police scientifique sont arrivés. D’abord l’ADN confirme que le tronc et les jambes appartiennent à la même personne.
-On n’avait pas beaucoup de doutes, maugréa Ferell.
-Ensuite, les empreintes digitales du tronc étaient dans nos banques de données. La femme assassinée a été arrêtée pour un petit vol il y a une dizaine d’années. Elle s’appelait Victoria Smith. Elle venait d’avoir 28 ans. Elle travaillait comme assistante d’un magicien londonien très célèbre : Max Houding !



-Max Houding ! pesta Ferell dans la voiture qui les conduisait vers le quartier de Soho. On aurait dû s’en douter. Vous savez quel est le tour le plus célèbre de Houding ? La Femme coupée en trois…Je l’ai vu plusieurs fois. Il se produit dans un music-hall dans le coin, juste à côté de l’appartement de Victoria Smtih. Vous savez à quel point j’aime la magie…
La Ford s’arrêta devant un immeuble miteux. Paxton et Ferell brandirent leur carte sous le nez du concierge, qui leur confirma que Victoria Smith vivait bien ici, au dernier étage, et leur confia un double de la clé.
Pas d’ascenseur. Smith et Ferell gravirent l’escalier. Ils sonnèrent, pas de résultat. Selon leur info, l’assistante du magicien vivait seule. On disait qu’elle avait une liaison avec Houding, grand amateur de femmes. Mais il y a peu, l’assistante aurait mis fin à cette liaison, ce qui aurait provoqué l’ire du magicien. Devant des témoins, il aurait raconté qu’il avait l’intention de la couper en trois, mais pas sur une scène de théâtre cette fois-ci.
-J’ai envoyé des hommes contacter Houding. Mais selon son entourage, il est introuvable depuis hier…comme par hasard.
Ils utilisèrent le double pour pénétrer dans l’appartement. Situé sous les combles. Le soleil cognait sur les velux comme sur une enclume, il régnait une chaleur de four. Aucune fenêtre n’était ouverte. Personne à l’intérieur.
-Je fouille la chambre et la salle de bains. Vous vous occupez du salon et de la cuisine, ordonna Ferell.
-Et qu’est-ce qu’on cherche, chef ? demanda Paxton.
-N’importe quoi…et une tête en particulier, fit Ferell d’un ton grave.
L’inspecteur se précipita dans a chambre. Paxton jeta un coup d’œil dans le salon. Une déco plutôt seventies. Des poufs, des meubles en rotin, des cubes multicolores qui faisaient office de chaise…un hamac, une collection de 33 tours…
Il passa dans la cuisine, ouvrit la porte du frigo…Dans l’évier, une pile de vaisselle salle.
Ferell ressurgit de la chambre au bout de dix minutes…
-Rien d’anormal, se plaignit-il. Bon, on met les voiles…il va falloir chercher cette fichue tête autre part !
En sortant, ils croisèrent sur le palier un agent en uniforme qui venait d’arriver en renfort, à l’appel de Paxton.
-Bon, ordonna Ferell en fermant à clé, vous me faites installer des scellés sur cette porte. Je veux que personne ne rentre ici jusqu’à nouvel ordre !
-Et vous chef ? s’enquit Paxton avec un air déçu. Qu’est-ce que vous allez faire ?
-J’ai du boulot, fit l’inspecteur. Je vais visionner les bandes des vidéos surveillances du musée !


Ferell fut réveillé en plein milieu de la nuit.
Paxton à l’autre bout du fil.
-Venez vite à l’appartement de Victoria Smith, chef. La tête…on l’a retrouvée !

La tête trônait sur le tapis, au milieu du salon. On ne voyait qu’elle. Pourtant Ferell et Paxton étaient prêts à jurer qu’elle n’y était pas le matin même.
Au milieu du front de la tête décapitée, une trace noire : l’assistante du magicien avait été tuée d’une balle en plein front.
-Qu’est-ce qui s’est passé, demanda Ferell, étrangement calme malgré tous les officiers de police qui grouillaient autour de lui.
-A 2h21, le voisin de l’étage en-dessous a entendu des cris et des pas en provenance d’ici. Il a appelé les flics du quartier qui ont constaté que les scellés étaient intacts. Ils sont entrés et ont trouvé la tête, bien en évidence, posée au centre du salon. C’est à ni rien comprendre…
-Je suppose que toutes les fenêtres étaient fermées.
-Oui chef. Tout cela est incompréhensible. Totalement incompréhensible. Plusieurs journalistes sont déjà à s’exciter au pied de l’immeuble. Qu’est-ce qu’on va leur raconter chef ?
-La vérité ! Tout simplement la vérité. Ils vont être content les journalistes. On va leur présenter un assassin de la pire espèce !

Bientôt, la quatrième et dernière partie : Ferell explique tout !

RipperReed

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Message  RipperReed Dim 14 Juil 2013 - 10:29

Quatrième et dernière partie : Ferell explique tout


Le sergent Paxton ne vit pas le coup de poing partir !
L’uppercut le frappa en plein menton. Il vacilla avant de s’écrouler de tout son long, à côté de la tête de Victoria Smith.
-En toute une carrière, j’en ai vu des salopards, hurla Ferell. Mais des comme vous, jamais. Je suis content de mettre fin à ma carrière en plaçant un monstre comme vous derrière les verrous, sergent Paxton.
Les officiers dans la pièce fixèrent Paxton, décontenancés. Ce dernier se massa le menton, avant de partir dans un grand éclat de rire satanique :
-Vous êtes vraiment trop fort Ferell ! J’ai eu tort de jouer avec le feu avec un tel expert à mes côtés. Mais dites-moi quant même…comment avez-vous deviné ?
Ferell secoua la tête.
-Moins compliqué que ce que vous pensez, Paxton. Je vais commencer dans l’ordre chronologique de vos méfaits. L’autre soir, en milieu de nuit, vous venez ici. Vous menacez Victoria avec un flingue. Elle doit vous accompagner jusqu’au zoo. Vous pénétrez dans le bâtiment sans difficulté, la sécurité est inexistante. Vous attachez trois cordes sur elle : deux au niveau de ses chevilles, une au niveau de la tête, dans les cheveux par exemple. Puis vous faites passer trois scies-cordes : deux autour de ses cuisses, et une autour de son cou. Vous connaissez les scies cordes ? Des cordes munies de lames, qui font office de scies pour les bûcherons désirant couper des branches par exemple. Vous faites passer les extrémités des scies-cordes et des cordes à travers le grillage. Vous ordonnez à Victoria d’entrer dans la cage. Sous la menace d’une arme, elle n’a pas vraiment le choix. Une fois dans la cage, elle doit verrouiller la porte de l’intérieur, à l’aide du digicode. Là, vous l’abattez froidement d’une balle dans la tête. Vous actionnez les scies-cordes jusqu’à l’amputer de sa tête et de ses jambes. Ensuite, vous tirez sur la deuxième série de cordes, celles qui sont attachées à son corps, pour faire sortir de la cage les membres amputés. Les ouvertures du grillage forment des carrés de vingt centimètres sur vingt. C’est largement suffisant. Puis vous tirez sur une extrémité des scies cordes. Tout a disparu…sauf le tronc de la malheureuse Victoria.
-Bien vu, inspecteur, ricana Paxton. Et pour les jambes ?
-Là, il vous a fallu un complice. C’est d’ailleurs ce qui vous a perdu. Hier, j’ai visionné les images des vidéos du musée. Vous savez pourtant que je suis un fanatique de la magie. J’ai tout de suite reconnu votre témoin : Harry Miller. Il est connu dans le monde de la magie. C’est un merveilleux assistant. Il a été amputé dans son adolescence des deux jambes, au-dessus des genoux. Un handicap qui peut-être utile dans de nombreux tours. Vous lui avez confié les jambes. Miller possède toute une série de prothèses pour ses différents tour. Une de ces paires de prothèses est formée d’une simple lame de carbone incurvée, le genre qu’utilise par exemple le sprinteur Oscar Pistorius. Ce qui lui laisse suffisamment d’espace vide pour fixer sur chaque prothèse une des jambes de Vicoria. Vous aviez fait attention d’amputer Victoria comme lui, un peu au-dessus du genou. Ensuite Harry a enfilé un de ces pantalons truqués qu’utilisent les magiciens spécialisés dans la métamorphose, type Arturo Bracheti. On peut les ôter et les remettre en une seconde. Harry va dans la salle du musée, il place la chaise au centre de la pièce, enlève son pantalon, décroche les jambes de ses prothèses, les posent sur la chaise et remet son pantalon. Pour un type expérimenté comme lui, cela prend tout au plus une minute. Il avait largement le temps. Puis il peut repartir, comme un visiteur anonyme.
-Vous avez déjà interrogé Harry ? demanda Paxton avec un peu moins de morgue sur le visage.
Ferell opina.
-Oui. Et il m’a tout avoué. De toute façon, même sans lui, j’aurais compris que vous vous cachiez derrière tout ça. Il n’y a que vous qui aviez pu faire apparaître cette tête.
-Ah oui ? expliquez-moi ça.
-Cette nuit, vous être revenu ici. Vous êtes resté sur le seuil de l’appartement de Victoria, mais vous avez crié et fait du bruit. Facile pour votre voisin endormi de croire que le chahut provenait de l’intérieur de l’appartement. Puis vous vous êtes rapidement éclipsé. Comme prévu les flics arrivent et pénètrent dans la pièce, pour découvrir la tête que vous aviez placée ici le matin même, en ma présence. C’était la partie la plus compliquée du plan. Je vous avais ordonné de fouiller la cuisine, ça vous arrangeait bien. Mais vous vous seriez débrouillé pour le faire de toute façon. Il y a dans le salon de multiples cubes colorés qui font office de chaises. Un de plus ou un de moins, comment aurais-je pu le remarquer. Une fois la tête découpée, vous l’avez congelé dans un cube de glace de même dimension que les cubes du salon. Vous avez ajouté à la glace une substance colorante pour que le cube ne soit pas translucide, mais ressemble aux autrex cubes. Vous êtes venu ici le placer dans le frigo. Facile, vous disposiez des clés de Victoria. Une fois seule dans la cuisine, pendant que je fouille la chambre, vous sortez le cube du frigo, vous le placez au centre de la pièce. Nous sortons. Le cube de glace a tout l’après-midi pour fondre et l’eau sèche facilement, surtout avec la chaleur de four qui régnait dans l’appartement hier après-midi. Vous faites ensuite votre numéro cette nuit pour attirer les policiers ici… le tour est joué.
-Et le motif ? Vous n’en avez pas parlé ?
-C’est là le plus abject. Un crime gratuit. Un crime pour votre propre publicité. Vous êtes un acteur raté, Paxton. Alors vous avez décidé d’attirer les projecteurs sur vous, pour relancer votre carrière au cinéma et à la télé. Je suis sûr que c’est vous qui avez appelé les journalistes qui sont en bas. Vous avez longtemps traîné dans le monde du show bizz. Vous connaissiez Harry, l’amputé. Vous aviez entendu parler des menaces du magicien Houding contre Victoria. Vous avez pensé offrir ce mystère bien crapuleux à la presse, puis le résoudre en dévoilant « votre » solution. Vous alliez tout expliquer (vous aviez sans doute une deuxième explication de prévue pour l’apparition de la tête), mais en faisant croire que c’est Houding, le célèbre magicien, qui était le meurtrier. Je suis d’ailleurs persuadé que c’est son corps que l’on va bientôt retrouver. Vous l’avez certainement « suicidé », en l’obligeant avant à écrire une lettre de confession. Mais, pas de chance, Paxton…le retour sur les plateaux de ciné, ce n’est pas pour tout de suite. C’est en taule que vous allez vous produire…pour un bon moment !

FIN


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Message  hellrick Mer 7 Aoû 2013 - 9:08

C'était plaisant, merci Very Happy Very Happy 


RipperReed a écrit:Mais, pas de chance, Paxton…le retour sur les plateaux de ciné, ce n’est pas pour tout de suite.

C'est vrai que Bill Paxton, depuis Apollo 13 et Titanic il est un peu has been le pauvre Laughing 

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Message  RipperReed Sam 10 Aoû 2013 - 17:10

hellrick a écrit:C'était plaisant, merci Very Happy Very Happy 
C'est vrai que Bill Paxton, depuis Apollo 13 et Titanic il est un peu has been le pauvre Laughing 
Merci
Toute ressemblance avec des acteurs américains serait purement fortuite bien sûr:D

RipperReed

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