"Mr Mystery" de Clayton Rawson

Bonjour/bonsoir

La préface du trépidant "Don Diavolo" (Le Masque) signée de R. Lacourbe évoque Clayton Rawson, son Merlini et ledit Don Diavolo. Et de s'achever sur un alléchant "...en attendant la venue d'un autre énigmatique héros de Clayton Rawson encore plus méconnu : Mr Mystery !"

Vu que la suite de Don Diavolo ne semble plus à l'ordre du jour, ça semble encore plus mal parti pour ce monsieur mystérieux appelé à le rester.
Néanmoins, quelqu'un connait-il ce Mr Mystery ? Y a-t-il déjà eu des traductions en français ?

Merci.

Cordialement,
Lionel (Lyon).

Seul Roland Lacourbe pourra assurer, s'il l'entreprend, la publication de cet autre ouvrage... mais il ne faut plus trop compter sur le Masque pour des publications de ce genre, je pense...

De clayton rawson, je connais "le grand merlini" et j'ai prévu de lire "pas de bière pour le cadavre" et "miracles à vendre"

"miracles à vendre"

Peut-être le meilleur.
Ce roman a été adapté au cinéma par Tod Browning (le réalisateur de l'excellent "Freaks") en 1939.

Effectivement, très supérieur à "pas de bière pour le cadavre", surtout le final.

"Miracles à vendre" aurait gagné à être plus court (320 pages), car un peu trop bavard. Les indispensables explications finales, après quelques meurtres en chambres closes et autres impossibilités, ne tiennent pas moins de 30 pages, et on décroche rapidement.
Heureusement, les 290 pages qui précèdent sont menées tambour battant. Tous les principaux personnages sont magiciens, ventriloques ou escapologues, à commencer par le héros, le grand Merlini, et l'auteur, lui-même magicien, me semble rudement bien documenté. L'humour est omniprésent, les dialogues nombreux rendent ce bouquin très vivant, mais quel dommage que cette fin qui gâche en partie notre plaisir .
C'est ce que j'écrivais naguère sur un autre site.
"Don Diavolo" est très bon également

Pour apprécier le meilleur de Clayton Rawson, il faut lire les nouvelles.
Là s'exprime tout l'art de l'auteur sans les longueurs qui, effectivement, entachent la plupart de ses romans.
Je citerais, entre autres, celle où il entre en compétition (amicale) avec J.D. Carr. Le pari portait sur la résolution d'un problème de chambre close où toutes les issues seraient scellées par du papier scotché de l'intérieur (interstices des portes et des fenêtres- Je me rends compte que je deviens un peu confus...).
Carr en tirera un roman ("Il n'aurait pas tué Patience"); Rawson ,une nouvelle (dont j'ai oublié le titre...).
Les deux solutions sont totalement différentes (j'ai une préférence marquée pour celle de Rawson de par sa simplicité et son rapport au monde de la magie; la fameuse "misdirection").

Bref, le pari avait été tenu...

La nouvelle de Rawson est "Une histoire de l'au-delà" et on la trouve dans le recueil "Le grand Merlini", tout comme "Escamoté", autre réponse de Rawson à un défi de JDC, faire disparaître un homme d'une cabine téléphonique de laquelle, entré sous l'œil de témoins, il ne ressortira pas

Comme Carr, je trouve Rawson plus efficace sur le format nouvelle que roman.

Comme quoi, écrire des MECC et CI n'est si facile.

Ah non, je ne vous le fais pas dire !

Ma mère m'a annoncé aujourd'hui au téléphone qu'elle a trouvé l'un des deux Clayton Rawson qui me manquaient, en brocante : "La femme sans tête" ! Et en très bon état, qui plus est ! Content, l'inspecteur Hurst !

Je viens de relire Le Grand Merlini...comme pour Carr, Rawson était à son meilleur dans ses nouvelles et le recueil en comporte au moins deux absolument brillantes: Une histoire de l'au delà (un meurtre dans une chambre rigoureusement hermétiquement clause par du papier collant) et Escamoté (une disparition impossible, devant témoin, d'une cabine téléphonique). Les solutions sont simples, presque évidentes et pourtant incroyablement bien amenées, plausibles et tiennent en une ligne! Du grand art. Les autres nouvelles sont un cran en dessous mais les courts défis au lecteur sont quand même divertissant. Les deux romans de Don Diavolo sont également fort conseillés même si plus proche du pulp / serial un rien suranné.