LES FLEURS DE SATAN

« Partir, fuir… » Dès le début, Halter donne le ton d’une halet(er)ante poursuite, qui s’achève, cinquante pages plus loin… dans une maison hantée ! Ça commence bien ! Suivront des fleurs au parfum nocif, une légende sanglante, un meurtre en chambre close, une enquête dans le passé et la naissance d’une étrange union dont l’issue, on sent bien, risque de mal finir. Comme toujours, chez l’auteur, un cocktail de mystères et de coups de théâtre, parfois difficile à deviner, même pour le lecteur averti. En plus, l’atmosphère est excellente. En fait, ces « Fleurs de Satan » paraissent plus «christiennes » que « carriennes ». Cela m’a frappé surtout dans la deuxième partie, qui baigne dans l’univers de la Reine du crime. Satan semble omniprésent dans ce petit village anglais si paisible d’apparence. Un pastiche sans doute volontaire de la part de l’auteur. Il y a un ou deux clins d’œil qui ne trompent pas.
Même si, personnellement, je ne classe pas ce récit parmi les meilleurs de l’auteur, je le trouve très bon. L’écriture est fluide, l’histoire prenante, diabolique, avec un mobile de meurtre particulièrement léché. On peut dire aussi, comme on me l’a d’ailleurs signalé dans ce forum, que ce roman est de la même veine que « L’arbre aux doigts tordus », que j’ai lu dans la foulée. Là aussi, un mobile de meurtre particulièrement abjecte, et une ambiance même franchement sinistre. Enfin je vous en dirai plus la prochaine fois !

C'est exact qu'on peut rapprocher ce roman de l’œuvre de Christie, par son atmosphère. C'est un livre plus psychologique, moins axé sur
la pure détection que d'habitude, ce qui peut légèrement décevoir certains lecteurs, mais il est très bien construit et développe une ambiance insidieusement malsaine. De plus, il comporte (si mes souvenirs sont bons) l'un des passages les plus mémorables et violents de toute l’œuvre de PH avec l'histoire du poing américain accroché à la carrosserie d'une auto.

J'ai oublié l'intrigue de ce roman, il m'avait fait pensé à Hitchcock, je ne me souviens plus pourquoi, je vais essayer de retrouver ce que j'en disais sur mon site ... hou là là, il date de 2002 ! c'est bien loin ! Voilà :

http://membres.multimania.fr/polar/html/halterfleurn.html

En me relisant je pense que j'avais beaucoup aimé !

Je partage tout à fait votre analyse sur ces Fleurs de Satan, d’autant plus que j’ai aussi pensé à Psychose au début ! La fuite de Debra évoque celle de Janet Leigh, curieuse héroïne, à la fois sympathique et inquiétante. Le tout, porté par cette musique obsédante, qui va la mener tout droit à la sinistre maison qui domine le motel, et qui ressemble elle aussi à celle des « Fleurs de Satan ». Cette histoire, par son aspect insolite, m’a aussi fait penser à un autre roman de Halter, et un de ses meilleurs, à mon avis : « La lettre qui tue ». Une histoire inouïe, bondissante, qu’il est presque impossible de lâcher en cours de route. Je ne sais pas comment qualifier ce roman, où l’insolite est porté à un degré difficilement surpassable. (Peut-être « La mort en gros sabots » de Jf Bardin ?). Là non plus, si j’ai bonne mémoire, il n’y a pas d’énigme en chambre close. Mais l’ange du bizarre est si présent que même nous, amateurs exigeants de MECC, sommes prêts à pardonner l’auteur !