L'Ange de Munich - Fabiano Massimi

"Munich, 1931. Angela Raubal, 23 ans, est retrouvée morte dans la chambre d'un appartement de Prinzregentenplatz. À côté de son corps inerte, un pistolet Walther. Tout indique un suicide et pousse à classer l'affaire.
Sauf qu'Angela n'est pas n'importe qui. Son oncle et tuteur légal, avec lequel elle vivait, est le leader du parti national socialiste des travailleurs, Adolf Hitler. Les liens troubles entre lui et sa nièce font d'ailleurs l'objet de rumeurs dans les rangs des opposants comme des partisans de cet homme politique en pleine ascension. Détail troublant : l'arme qui a tué Angela appartient à Hitler.
Entre pressions politiques, peur du scandale et secrets sulfureux, cet événement, si il éclatait au grand jour, pourrait mettre un terme à la carrière d'Hitler. Et faire du commissaire Sauer, chargé de l'enquête, un témoin très gênant.
Dans une République de Weimar moribonde, secouée par les présages de la tragédie nazie, Fabiano Massimi déploie un roman fascinant, basé sur une histoire vraie et méconnue, mêlant documents d'archives et fiction avec le brio d'un Philip Kerr."

L'histoire sur laquelle se base ce roman, la mort tragique de la nièce de Hitler (classée comme suicide à l'époque) est vraie, mais les archives de la police munichoise de l'époque sont (devenues) lacunaires quant à cette affaire, ce qui laisse de la place au romancier pour broder l'intrigue d'un meurtre en chambre close, car oui Angela a été retrouvée morte dans une pièce fermée de l'intérieur, avec la clé dans la porte, la fenêtre inaccessible, etc.

Mais ce point est loin d'être le centre du roman et quand les contours de la machination apparaîtront l'explication semblera évidente - n'en attendez donc pas une solution révolutionnaire - mais elle se tient, est logique et pas capillotractée, donc tout-à-fait dans le ton de cette reconstitution historique, centrée sur les influences que les diverses composantes du parti Nazi montant tentent d'avoir sur l'enquête à quelques semaines d'échéances politiques importantes. La personnalité des deux policiers (qui portent vraiment les identités des enquêteurs de l'époque, mais à part ça appartiennent à 100% à la fiction) est attachante, marionnettes tentant d'échapper à toutes les manipulations ambiantes et à leurs dilemmes face au Parti qu'on devine bientôt triomphant...

Un roman passionnant, juste historiquement mais reste dans la forme un pur thriller. Evidemment, vu l'époque, on pense au regretté Philip Kerr et ceux qui ont lu Prague Fatale auront peut-être un sourire en coin après avoir lu l'Ange de Munich...