"Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
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"Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
Bonsoir.
Le rideau vient de retomber sur "Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac (1957).
De ces auteurs, je n'ai lu que les livres relatifs aux chambres closes et je n'ai jamais été déçu.
Petit inventaire dans la catégorie (s'il en manque, merci de me le signaler que je me mette en chasse) :
Boileau seul :
La pierre qui tremble (1934)
Le repos de Bacchus (1938)
Six crimes sans assassin (1939)
Narcejac seul :
L'assassin de minuit (1945 - celui-ci, je ne l'ai pas lu)
La mort est du voyage (1948)
Boileau et Narcejac :
Les magiciennes (1957)
L'ingénieur aimait trop les chiffres (1959)
Les magiciennes se lit sans effort.
Le premier décès n'intervient qu'à mi-parcours et pourtant l'intérêt ne faiblit jamais.
Niveau atmosphère, ce livre très fort m'a irrésistiblement fait penser à certains récits de William Irish : des personnages avec, chacun, une seule préoccupation, mais lancinante, qui ne les laisse jamais au repos. On ne leur connait pas d'amis et ils sont sans autres attaches que cette minuscule famille, une mère possessive et son fils étouffé, qui s'aimeraient s'ils ne se déchiraient pas, magiciens qui n'ont pour toute source de joie qu'un peu d'alcool ou des cigarettes; qui luttent au quotidien contre le déclin.
Pas de clown triste ici mais des magiciens désabusés. Et ils parlent souvent métier; c'est très intéressant, même si on n'apprend aucun tour.
Et bien sûr la mort survient. On sent bien que l'on est victime d'un tour.
J'ai été baladé sans comprendre et au vu de la solution je m'en veux terriblement : je suis certain que sous d'autres plumes, avec l'expérience de la lecture des CC, celui-ci déjà rencontré par ailleurs ne m'aurait pas résisté.
Mais chez Boileau/Narcejac, dans cette histoire, il y a un tel réalisme qu'on finit par se fier à de fausses évidences.
Au final, une solution limpide, imparable.
Bravo aux auteurs, et merci.
Bien écrit, bien pensé, bien mis en scène, une vraie réussite.
Et la couleur du désespoir de bout en bout. Les auteurs ont mis en scène la magie qui déprime.
Cordialement,
Lionel.
PS : une curiosité : tous les chapitres ont une longueur égale, à une page près. Aurait-il été découpé pour être publié en feuilleton ?
Le rideau vient de retomber sur "Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac (1957).
De ces auteurs, je n'ai lu que les livres relatifs aux chambres closes et je n'ai jamais été déçu.
Petit inventaire dans la catégorie (s'il en manque, merci de me le signaler que je me mette en chasse) :
Boileau seul :
La pierre qui tremble (1934)
Le repos de Bacchus (1938)
Six crimes sans assassin (1939)
Narcejac seul :
L'assassin de minuit (1945 - celui-ci, je ne l'ai pas lu)
La mort est du voyage (1948)
Boileau et Narcejac :
Les magiciennes (1957)
L'ingénieur aimait trop les chiffres (1959)
Les magiciennes se lit sans effort.
Le premier décès n'intervient qu'à mi-parcours et pourtant l'intérêt ne faiblit jamais.
Niveau atmosphère, ce livre très fort m'a irrésistiblement fait penser à certains récits de William Irish : des personnages avec, chacun, une seule préoccupation, mais lancinante, qui ne les laisse jamais au repos. On ne leur connait pas d'amis et ils sont sans autres attaches que cette minuscule famille, une mère possessive et son fils étouffé, qui s'aimeraient s'ils ne se déchiraient pas, magiciens qui n'ont pour toute source de joie qu'un peu d'alcool ou des cigarettes; qui luttent au quotidien contre le déclin.
Pas de clown triste ici mais des magiciens désabusés. Et ils parlent souvent métier; c'est très intéressant, même si on n'apprend aucun tour.
Et bien sûr la mort survient. On sent bien que l'on est victime d'un tour.
J'ai été baladé sans comprendre et au vu de la solution je m'en veux terriblement : je suis certain que sous d'autres plumes, avec l'expérience de la lecture des CC, celui-ci déjà rencontré par ailleurs ne m'aurait pas résisté.
Mais chez Boileau/Narcejac, dans cette histoire, il y a un tel réalisme qu'on finit par se fier à de fausses évidences.
Au final, une solution limpide, imparable.
Bravo aux auteurs, et merci.
Bien écrit, bien pensé, bien mis en scène, une vraie réussite.
Et la couleur du désespoir de bout en bout. Les auteurs ont mis en scène la magie qui déprime.
Cordialement,
Lionel.
PS : une curiosité : tous les chapitres ont une longueur égale, à une page près. Aurait-il été découpé pour être publié en feuilleton ?
clanelle- Messages : 73
Date d'inscription : 06/02/2008
Re: "Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
Un très beau roman, effectivement, datant de la meilleure période du duo.
Quelqu'un a vu l'adaptation cinématographique de Serge Friedman?
Quelqu'un a vu l'adaptation cinématographique de Serge Friedman?
Gregory- Admin
- Messages : 688
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: "Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
Une rapide recherche semble indiquer que ce film n'a pas été édité en DVD.
Il faut donc compter sur une hypothétique programmation télé.
C'est vrai qu'après avoir aimé un livre, il y a une forte envie de découvrir comment il a pu être adapté, surtout quand, comme pour celui-ci, cela semble infaisable.
Boileau et Narcejac ont souvent été adaptés semble-t-il.
Je découvre d'ailleurs à l'instant qu'ils sont auteurs du livre dont a été tiré le prodigieux "Les diaboliques" (Quels comédiens et quelle histoire !).
Les diaboliques, c'étaient bien eux.
Lionel
Il faut donc compter sur une hypothétique programmation télé.
C'est vrai qu'après avoir aimé un livre, il y a une forte envie de découvrir comment il a pu être adapté, surtout quand, comme pour celui-ci, cela semble infaisable.
Boileau et Narcejac ont souvent été adaptés semble-t-il.
Je découvre d'ailleurs à l'instant qu'ils sont auteurs du livre dont a été tiré le prodigieux "Les diaboliques" (Quels comédiens et quelle histoire !).
Les diaboliques, c'étaient bien eux.
Lionel
clanelle- Messages : 73
Date d'inscription : 06/02/2008
Re: "Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
Boileau-Narcejac ont également inspiré un petit film d'horreur méconnu, mélange de policier, de gore et d'humour noir plutôt réussi, Body Parts (de leur roman Et mon tout est un homme!) signé Eric Red, scénariste de Hitcher et Blue Steel
Re: "Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
Pas encore vu, mais il y a un lien vers la VF sur ce blog:
http://lebannidedp.blogspot.com/
Au moins, on peut le visionner, pas comme le film Les magiciennes, titré Double deception dans la version anglaise...
Effectivement, double déception: introuvable sur le net et inédit en DVD.
http://lebannidedp.blogspot.com/
Au moins, on peut le visionner, pas comme le film Les magiciennes, titré Double deception dans la version anglaise...
Effectivement, double déception: introuvable sur le net et inédit en DVD.
Gregory- Admin
- Messages : 688
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: "Les magiciennes" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
Ce forum est une véritable torture. Avec la rentré et les devoirs, j'ai plus du tout le temps de lire de romans
shinichi-kudo- Messages : 427
Date d'inscription : 08/05/2010
Age : 31
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